Les feuilles mortes

Je compare souvent l’homme et la nature. C’est plus fort que moi. J’y retrouve mon compte presque toujours.

Il y a dans nos vies des ouragans terribles, des coups de vent qui balaient nos certitudes. Parfois on les entend gronder de loin mais on refuse d’y prendre garde. Et souvent, la tempête vous tombe dessus, vous secoue, vous dépouille de vos vains sentiments. On se retrouve presque nus, le corps et le cœur à vif mais à deux doigts d’une nouvelle innocence. Sans doute, c’est à ces moments là qu’il faudrait prendre conscience qu’après la tempête revient toujours le beau temps. 


Mais c’est comme pour mon jardin. On veut d’abord ramasser ce qui n’a plus lieu d’être, Comme le dit la chanson « Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, les souvenirs et les regrets aussi ». Alors, on ratisse large et l’on fait un gros tas comme un tas de terreau pour nourrir d’autres sentiments.
On n’a pas toujours tout bon dans ce geste là. Quoique l’on en pense il reste toujours dans le terreau des épines cruelles et acérées. Mais elles ont le propre de s’y confondre et c’est ainsi que l’on s’y blesse encore. 


Alors peut-être vaut-il mieux changer de chemin et repartir le nez au vent vers un autre ciel bleu en laissant derrière soi ses amours mortes et ses souvenirs brisés.

 

Annie Kubasiak-Barbier

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